Un peu d’histoire …
Cette journée, si importante pour les femmes du monde entier, a été officialisée par les Nations Unies en 1977. Cependant, son histoire remonte à plus d’un siècle avant cela. En 1848, à New York, durant une convention contre l’esclavage, les femmes n’ont pas eu le droit de s’exprimer ce qui a poussé Lucretia Mott et Elizabeth Cody Stanton à créer la Convention pour les droits des femmes. Cette convention a rassemblé environ 200 personnes et a marqué le début du mouvement féministe américain. Mais c’est seulement en 1909 que la première journée nationale des femmes est célébrée aux Etats-Unis.
Du côté de l’Europe, c’est le 19 mars 1911 que le premier rassemblement a lieu dans plusieurs pays, dont la Suisse.
En 1913, c’est en Russie que les femmes ont commencé à manifester et le 23 février 1917 (le 8 mars 1917 selon le calendrier actuel) que la grande grève est organisée afin de demander “du pain et la paix”. Cette manifestation a été causée par la mort de millions de soldats russes au front de la Première Guerre Mondiale et la possibilité de l’instauration d’un rationnement de pain. Cette journée a marqué le tournant de l’histoire de la Russie, car dans la semaine qui a suivi, le tsar a abdiqué et les femmes ont reçu le droit de vote.
Les grandes négociatrices
A l’occasion de cette journée, il est intéressant d’en apprendre plus sur quelques grandes négociatrices qui ont marqué l’histoire.
Catherine de Médicis (1519-1589)
Catherine de Médicis est née à Florence et épouse le futur roi de France, Henri II en 1533. En 1560, après le décès de son époux et de leur fils aîné, François II, elle devient la régente de France en attendant la majorité de son fils Charles IX.
Catherine a eu beaucoup de pouvoir durant, sa vie notamment pendant sa régence et même lorsque Charles devient roi, elle reste très impliquée dans la gouvernance du pays. Cela change quand son autre fils, Henri III, accède au trône et décide de régner de manière plus autonome que son prédécesseur. Néanmoins, Catherine continue à le conseiller et négocier en son nom.
Pendant les 30 ans de de sa gouvernance, le pays est très instable entre autres à cause des 8 guerres de religion qui opposent les catholiques et les protestants. Catherine, étant une négociatrice redoutable, use de ses compétences pour tenter de trouver des compromis et éviter des massacres. Pour cela, elle essaie de poser le principe de liberté de conscience qui permet à chacun de pouvoir choisir sa religion et exercer son culte, et fait entrer au Conseil du roi, majoritairement catholique, le prince de Condé qui est un chef protestant. Malheureusement, elle ne pourra pas toujours négocier pacifiquement et devra user de la violence pour parvenir à ses fins.
Durant ses négociations, Catherine privilégie 3 principes : apaiser les ressentiments, inclure les différents points de vue et utiliser la médiation.
Olympe de Gouge (1748-1793)
Lorsqu’elle a 18 ans, Olympe se marie avec Louis-Yves Aubry et devient veuve une année plus tard. Elle s’installe alors à Paris où elle commence à écrire des pièces de théâtre, notamment, dans lesquelles elle dénonce la politique. Ses plus grands combats sont pour l’abolition de l’esclavage et l’égalité homme/femme.
En 1785 elle achève sa pièce “L’esclavage des Noirs” dans laquelle elle s’oppose au Code Noir.
Elle publie, en 1971, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, une copie de la Déclaration du droit de l’homme et du citoyen dans laquelle elle remplace le mot citoyen par citoyenne et change certains passages ou elle utilise la satire pour exposer l’injustice de la loi française envers les femmes. Dans cette Déclaration, on peut retrouver une de ses plus célèbres citations : “ La Femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit également avoir celui de monter sur la Tribune.” Elle demande, également, une loi autorisant le divorce et est donc en partie à l’origine de celle-ci.
Olympe de Gouge mène la plupart de ses négociations par écrit et défend publiquement des points de vue très controversés pour son époque. Pour cela elle met en lumière ses opinions et les illustre avec les pièces et ses écrits en utilisant la satire et la parodie comme dans sa Déclaration.
Étant défavorisée initialement à cause de son sexe, elle réussit tout de même à convaincre la comédie Française, une des plus grandes scènes européennes, de jouer sa pièce dans laquelle elle prône l’abolition de l’esclavage. Ce qui ne plaît guère au gouvernement qui interdit la pièce.
Simone Veil (1927-2017)
Simone Veil est née à Nice et a une jeunesse très difficile. Étant juive, elle est déportée, à l’âge de 17 ans, au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Après sa libération en 1945, elle poursuit ses études et obtient une licence de droit ainsi qu’un diplôme de l’Institut d’études politiques. En 1974, Simone est nommée ministre de la Santé dans la gouvernance Chirac.
C’est cette même année qu’elle va mener sa plus grande négociation : la votation de la loi dépénalisant l’interruption volontaire de la grossesse. Après la présentation du projet au Parlement, Simone Veil doit soutenir des débats très violent ou elle est insultée et menacée. Cependant elle tient tête à ses opposants et réussit à faire voter la loi.
Pour mener cette négociation, la ministre prend tout d’abord connaissance des acteurs. Elle sait qu’elle va faire face à une audience majoritairement masculine et opposée à sa proposition. Elle trouve tout de même des alliés et les personnes qui ne savent pas encore quel parti prendre et qui elle peut convaincre.
Elle va ensuite démontrer que son projet est une cause commune qui est plus grande que les opinions personnelles des différents partis.
Pour finir, Simone use des négociations officieuses durant lesquelles elle convainc et parle avec les potentiels alliés en-dehors du Parlement.
sources :https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Seneca_Falls
https://www.un.org/fr/observances/womens-day/background
https://www.capital.fr/votre-carriere/catherine-de-medicis-reine-du-compromis-1139590
https://www.youtube.com/@ANPERFORMANCE
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